"Rêver sur un banc pourrait devenir suspect"
extrait de l'interview de Philippe Claudel paru dans L'Express du 1er Septembre :
Ce qui manque, donc, c'est le contre-pouvoir ?
Quels sont mes moyens, à moi, citoyen, d'exercer ce contre-pouvoir ? Je suis très désemparé. J'ai essayé le militantisme, je n'avais ni les qualités ni la patience. La démocratie a l'air de devenir quelque chose, pour reprendre un titre de Giraudoux, "sans pouvoirs". Je suis le premier à aller voter, mais le vote sert-il encore ? Quand un président de la République dit à demi-mot : "Ecoutez, cessons d'embêter une dame respectable par l'âge et par la fortune, car, si jamais L'Oréal partait, imaginez les conséquences", on voit vraiment le politique s'inféoder à l'économique. Je ne parle pas de corruption (ce n'est pas à moi d'en juger) mais de double traitement humain, car, à l'inverse, on n'hésite pas à réclamer 200 euros d'impayés de gaz ou d'impôts à un smicard.
L'interview complète est là :
http://www.lexpress.fr/culture/livre/philippe-claudel-rever-sur-un-banc-pourrait-devenir-suspect_916713.html