Nouveau cambriolage chez S. Royal
source : Désirs d'avenir
Chères amies, chers amis,
Le 27 juin dernier, je n'ai pas été victime d'un
cambriolage, j'ai été l'objet d'une volonté délibérée de
déstabilisation. Et ce, à la veille d’un discours politique important,
où je mettais en cause la mainmise du clan Sarkozy sur la France.
Ce ne sont pas des voleurs qui sont venus à mon domicile : on
ne m'a même pas volé une boucle d’oreille ! La police elle-même a
déclaré mercredi 11 juillet qu’il s’agissait d’une « mise
à sac ».
Il fallait que les visiteurs sachent à quelle heure
précise j'allais rentrer à mon domicile, à quelle heure précise il n'y
avait personne dans l'appartement. C'est un travail de professionnel, maîtrisé,
organisé.
Les « visiteurs » ont fouillé mon
domicile. Ils ont trouvé la précédente plainte que j'avais
déposée. Ils l'ont déchirée et ils l'ont laissée bien en
évidence sur un meuble. C’est une mise en scène
préméditée.
C'est la troisième fois que mon domicile est visité.
La première c'était en août 2006, déjà à la veille d'un
discours important, drôle de coïncidence.
Alors, je vous le dit, ce n'est pas d’une affaire personnelle
dont je vous parle. C'est une affaire politique d'une extrême gravité.
C’est un scandale dans une démocratie comme la France. Dans une démocratie on ne
peut pas accepter cela, on ne peut pas le passer sous silence. De même, on ne peut pas
accepter que d’autres responsables politiques - comme Olivier Besancenot - aient fait
l’objet d’une surveillance. Le climat est lourd dans notre démocratie.
Volonté délibérée de
déstabilisation mais volonté de qui ?
J’ai dit qu’il y avait une drôle de
coïncidence, que l’on visite mon domicile à la veille d’un discours
politique important. Deux choses me paraissent scandaleuses : d'abord la
passivité des autorités de l’Etat, ensuite les insultes du Premier ministre et
de l’UMP.
La passivité de l’Etat a été
injustifiable. Vous connaissez un pays démocratique dans lequel le domicile d’un
responsable de l’opposition est mis à sac trois fois ? Cela fait quinze jours que
le pouvoir est parfaitement au courant de ce qui s'est passé. La police est venue et a fait
un travail admirable ; le Procureur est resté jusqu'à 3 heures du matin. Le
ministère de la Justice et le pouvoir sont donc parfaitement au courant. Et il y a eu des
articles de presse dès le lendemain des faits.
Or que se passe-t-il ? Même pas une réaction
officielle, même pas un coup de téléphone, rien. Tout se passe comme si
on voulait nier ce qui s'est passé. Comme si c'était sans importance et sans
gravité. Dans n'importe quelle démocratie, le pouvoir aurait condamné cette
mise à sac avec force.
En moins de deux ans, il y a eu six violations de
domiciles, concernant des membres de mon équipe ou moi-même. Jamais les
coupables n’ont été arrêtés.
Et puis la deuxième chose qui me scandalise, c'est la
réaction de la droite à mes propos. Il n’y a pas eu un seul responsable de
droite pour reconnaître la gravité de cette affaire. Ils ont voulu me
déstabiliser pour me faire taire. Ils n’y sont pas parvenus. Ils n’y
parviendront pas.
En ce qui concerne les révélations sur les empreintes
digitales d’une jeune femme retrouvées chez moi, lors de la
« visite » de mon appartement en 2006, je vous renvoie au communiqué de
Jean-Pierre Mignard, Président de Désirs d’avenir, que vous trouverez
ci-dessous.
Sachez qu’on ne m’arrêtera pas. Je continuerai
avec vous, et avec d’autres, à dénoncer la mainmise du clan Sarkozy sur tous les
pouvoirs. On ne fera pas taire la gauche. Croyez-moi.
À très bientôt,
Ségolène Royal
Communiqué de Maître Jean-Pierre
Mignard,
avocat à la Cour d’Appel de Paris
« Informé par les seules agences de presse de
récents développements dans l'enquête sur la mise à sac de l'appartement
de Madame Royal, j'ai repris contact avec le Procureur de la République de Nanterre, Monsieur
Philippe Courroye.
Il m'a confirmé que des empreintes digitales d'une jeune
femme d'un pays des Balkans correspondraient à celles retrouvées dans le domicile de
Madame Royal lors de la visite avec effraction de 2006.
Une nouvelle technique appropriée aurait permis maintenant ce
qui n'était pas possible hier : procéder à une comparaison approfondie des
empreintes.
Nous faisons à cela les observations suivantes :
- la protestation de Madame Royal aura déjà et au
moins servi à la réouverture de son dossier classé. Sans cela cette
première infraction serait définitivement tombée dans l'oubli. On peut s'en
étonner, s'agissant quand même d'une visite avec effraction commise dans des
circonstances troublantes au domicile d'une candidate à l'élection
présidentielle.
- la personne suspectée serait notoirement connue des
services de police pour avoir écumé les appartements de la Région
parisienne.
- aucun vol n'a été commis chez Madame Royal lors de
cette visite. Même une montre qui avait disparu lors de l'intrusion dans l'appartement a
été retrouvée et aucune déclaration de vol à l'assurance n'a
été déposée.
- la suspecte, présentée comme délinquante
d'habitude, « rompue au cambriolage de droit commun », aurait donc ce soir-là
exercé son activité habituelle à titre bénévole, mue par la seule
curiosité. C'est assurément une originalité.
J'ai demandé à Monsieur le Procureur de la
République d'être dorénavant la seule personne autorisée à
communiquer dans ce dossier, le cabinet de Monsieur le Président de la République,
n'étant pas en charge de l'enquête préliminaire. »